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LA PLACE DE L'ÉGLISE AFRICAINE AU XXIe SIÈCLE Par le professeur Emmanuel Bellon

Il est difficile de planifier les 50 prochaines années en raison de la rapidité des changements dans le monde et en Afrique. Nous vivons une époque de changement ! À quoi devrions-nous penser pour les 50 prochaines années ? 50 ans, c'est trop pour réfléchir, compte tenu de la rapidité des changements en Afrique. Un livre est déjà vieux avant d'être publié. Nous vivons une époque de changement et tant de choses se produisent. Le salut n'est pas à vendre, les êtres humains ne sont pas à vendre ; la création n'est pas à vendre. Toutes ces questions, et bien d'autres, doivent être abordées 500 ans après la Réforme. La foi chrétienne est plus forte aujourd'hui qu'elle ne l'était alors. L'appel de la Réforme nous interpelle. Nous n'avons d'autre choix que de relever ces défis avec diligence, en particulier ceux qui concernent la Réforme. Transformation Cela signifie dans le contexte africain et dans l'Église. L'Église africaine doit se concentrer fondamentalement sur le renouvellement de nos esprits. Nous devons nous engager.

L’Afrique est au seuil du christianisme et nous devons répondre avec diligence à cet appel à la transformation. Romains 12:1-2 nous invite à œuvrer à une transformation biblique. L'Église africaine a eu sa part de conformité à toutes sortes de règles, mais nous devons maintenant nous concentrer sur la transformation. Pour y parvenir, nous devons nous engager :

  1. L'Église africaine et l'éducation : L'éducation en Afrique a été lancée par les missionnaires, partout où ils sont allés. L'éducation, introduite à différents niveaux, a toujours été un puissant moteur pour les missions. Elle a contribué de manière significative à la croissance de l'Afrique. Elle a permis aux croyants africains de lire les Écritures et d'appliquer leurs connaissances dans leur vie et au sein de leurs communautés. Le programme initial visait à intégrer foi et apprentissage. Les diplômés dirigent ensuite des pays et contribuent significativement à leur croissance. Aujourd'hui, les diplômés de l'éducation chrétienne n'ont pas d'impact significatif sur les nations, d'où la nécessité d'une transformation. Les programmes des établissements d'enseignement supérieur chrétiens et des institutions laïques sont identiques. Aujourd'hui, l'intégration de la foi et de l'apprentissage est faible. Le renouvellement des esprits n'a pas été l'un des objectifs de ces institutions chrétiennes. Le défi auquel nous sommes confrontés est non seulement de fournir une éducation qui nourrit l'esprit, mais aussi une éducation qui transforme le cœur. Cela entraînera un changement durable. De plus, l'environnement des établissements d'enseignement supérieur chrétiens est imprégné de certaines pratiques et comportements. Comment ces étudiants changeront-ils la société s'ils ne peuvent pas changer leur propre environnement ? À l'avenir, nous devons trouver des moyens créatifs d'opérer des changements dans ces institutions. Il ne suffit pas d'avoir un diplôme d'ingénieur et de travailler dans un endroit où l'électricité ne fonctionne pas. Le défi est d'intégrer la foi dans l'enseignement supérieur à la vie qui nous entoure. Nous devons mobiliser les organismes régionaux et continentaux et la voix de l'Église pour y parvenir. Si l'on considère les institutions théologiques, nous sommes confrontés à des défis. Le nombre de personnes suivant des programmes de formation théologique diminue. La passion pour la théologie manque. Cela a d'énormes conséquences pour l'Église. Les écoles théologiques sont tellement axées sur la formation de prédicateurs qu'elles ne savent pas comment répondre aux besoins de formation théologique des professionnels. Si davantage de personnes ne s'engagent pas dans des études supérieures, y aura-t-il un financement durable pour la formation théologique ? De plus en plus de personnes dans les secteurs de la médecine, des assurances, de la banque, du commerce et de l'ingénierie recherchent une formation théologique. Au lieu d'intégrer la foi uniquement aux sciences sociales, nous devons intégrer la formation théologique à toutes les disciplines. Elle doit imprégner chaque recoin de notre société. L'Église africaine doit s'adapter aux changements à venir. Allons-nous soutenir cette démarche ? Diriger la durabilité financière en Afrique par Bellon. Ces questions sont abordées dans le livre du Dr Bellon, Assurer la stabilité financière dans les institutions théologiques : la perspective africaine. Il a conclu son discours en disant : « Nous devons trouver des moyens de permettre aux gens de vivre leur foi dans leur travail. »
  2. Église africaine et technologie : L'Afrique est ouverte à toutes les technologies et à l'innovation. Certains s'attendent à une croissance technologique plus rapide en Afrique qu'aux États-Unis. En réalité, nos vies sont dominées par la technologie. La technologie a connu une croissance fulgurante et devient de plus en plus sophistiquée. Elle a transformé notre façon de vivre, d'interagir et de travailler. Elle a déjà eu un impact sur l'Église et continuera de l'avoir. Par exemple, les initiatives d'évangélisation et de discipulat virtuelles, ainsi que l'église virtuelle, influencent notre façon de faire de la théologie et de l'église. Nombreux sont ceux qui viennent à la foi grâce aux réseaux sociaux. Lorsque nous allons à l'église le dimanche, vous pouvez donner en indiquant votre numéro MPESA. L'Afrique est ouverte à toutes les technologies et est très engagée. La technologie ira loin en Afrique et en Europe. L'Église doit s'y intéresser. Plus vite nous le ferons, mieux ce sera.
  3. Église africaine et gouvernance du leadership : Les dirigeants d'Église poursuivent d'autres dirigeants d'Église en justice et se livrent une lutte acharnée pour accéder à des postes de direction plus élevés. Les Églises ne devraient pas être construites autour du charisme des individus, mais autour de structures de responsabilité et d'intégrité. Ce n'est qu'avec ces structures de responsabilité et d'intégrité en place que nous pourrons défier avec succès le gouvernement et l'élite politique et les tenir responsables de leurs décisions. Nous devons d'abord mettre de l'ordre dans nos affaires. La gouvernance est aussi une question d'intendance des personnes. Comment progresser et bâtir le peuple que Dieu nous a donné ? L'Église devra s'engager dans ce processus d'intendance. L'époque du syndrome du « big man » est révolue. Comment responsabiliser les personnes et gérer et optimiser les ressources que Dieu a données à l'Église ? Nous avons besoin de structures, d'engagement et de responsabilité.
  4. Église africaine et développement du leadership : Le leadership est un besoin d'engagement volontaire qui éclaire nos défis. La vision passe par les dirigeants. Ceux-ci doivent être identifiés, encadrés, coachés et dotés des ressources nécessaires. Les diplômes ne forment pas forcément des leaders, mais l'Église doit former et former des leaders. L'Église doit s'engager auprès de la société afin de faciliter le développement des leaders et de favoriser l'épanouissement volontaire des jeunes.

Jeunesse– Le potentiel des jeunes dans nos Églises doit être pris en compte. Les programmes et initiatives pour les jeunes dans nos Églises laissent beaucoup à désirer. Il est nécessaire d'accorder davantage de ressources et d'attention au développement des jeunes.

Succession – Nous devons nous affranchir des questions culturelles qui entravent la succession des dirigeants. En Afrique, on considère encore qu'un chef reste chef jusqu'à sa mort. La planification de la succession est donc un sujet que l'on évite. Lorsqu'un dirigeant quitte la scène politique, nous devons nous affranchir des questions culturelles qui entravent la planification de la succession.

Soins aux dirigeants – Nos dirigeants d'Église travaillent jusqu'à leur destruction. L'attention portée aux dirigeants n'a pas été pratiquée en Afrique. Nous les louons et les poussons à la destruction. Nous devons nous engager dans cette démarche et encourager les pères et les grands-pères qui sont ou ont été des dirigeants à encadrer la jeune génération par leur perspicacité et leurs connaissances.

  1. Église africaine et recherche : Les données sur les questions ecclésiales sont minimes. On dit toujours que l'Église africaine connaît une croissance fulgurante, mais qui collecte ces données ? Il n'existe aucun groupe établi qui collecte des données fiables sur l'ensemble du continent ecclésial. Si nous ignorons la situation, comment aborderons-nous les problèmes auxquels l'Église et la société sont confrontées ? Comment identifierons-nous les défis ? La réponse aux problèmes sociétaux doit s'appuyer sur des données fiables. Des partenariats avec des organisations paraecclésiales doivent être envisagés pour se tenir au courant des enjeux mondiaux et émergents auxquels l'Église doit faire face, tels que le génome, les questions d'identité liées aux questions transgenres et homosexuelles, et les innovations scientifiques. Y a-t-il des enseignements à tirer de l'histoire du VIH/sida en Afrique ? L'Église en Afrique n'a pas suffisamment pris en compte la crise. Si les chrétiens ne peuvent pas être fidèles à leur partenaire, comment l'Église peut-elle lutter efficacement contre le VIH/sida ?
  2. Église et missions africaines : Des missions et un engagement interculturels existent en Afrique, mais lorsque l'Église africaine quitte le continent, elle exerce son ministère auprès de ses compatriotes africains. Elle ne répond pas aux besoins de la culture d'accueil. C'est un problème que l'Église doit résoudre. De plus, les Églises africaines sont réputées pour leurs prières et leur culte dynamique, mais nous devons toucher la personne dans sa globalité. L'Église africaine doit s'engager et investir là où elle le souhaite. Il est nécessaire d'engager un dialogue et un engagement à l'échelle du continent pour aborder ces questions et planifier une voie à suivre, en élaborant des stratégies pour y parvenir par l'intermédiaire des associations évangéliques. L'Église doit utiliser ses ressources pour trouver des hommes et des femmes qui défendront cette cause. Nous devons joindre l'action à la parole.